Sentimental Noise

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UN SI DOUX VISAGE

Création pour ensemble musical (deux sopranos, ténor, basse baryton et percussions) pour le film éponyme de Otto Preminger

Ce spectacle a été créé le 21 janvier 2014 à la scène nationale de Besançon

L’Ensemble Sentimental Noise a décidé d’aborder un nouveau genre cinématographique ; le film noir et propose un nouveau projet pour ensemble musical et film. Il s’agit d’une création pour deux sopranos, ténor, baryton, percussions, électronique et un film, Un si doux visage  d’Otto Preminger réalisé en 1952 (titre original : Angel Face).

 

Otto Preminger, viennois d’origine, exilé aux USA en 1935, n’a cessé depuis le succès de  Laura  d’approfondir un genre cinématographique, le film noir. Lorsque Howard Hughes décide pour d’obscures raisons de faire tourner Jean Simmons dont le contrat arrive à expiration, il supplie Preminger d’accepter la réalisation de ce film, lui offre une liberté totale, la seule contrainte étant la durée du tournage, à peine 18 jours !

 

 

 

L’intrigue :

 

Diana (Jean Simmons) rencontre Franck (Robert Mitchum), le conducteur de l’ambulance venu secourir la nouvelle épouse de son père, victime d’un mystérieux évanouissement au gaz. Accident, tentative de meurtre ou suicide ? L’affaire n’est pas éclaircie et tous s’empressent de l’oublier. Diana tombe sous le charme de Franck, part à sa poursuite sitôt qu’il repart, le rattrape, le séduit, l’éloigne de sa fiancée (Mona Freeman). Elle propose alors à sa belle mère de l’engager comme chauffeur lui promettant de l’aide pour lui permettre d’ouvrir un garage automobile.

L’idée du ciné-concert-opéra que nous avons expérimentée précédemment sur le mode burlesque avec le film péplum Les Titans, puis fantastique avec Le Voyage Fantastique nous encourage à poursuivre dans cette voie en s’attelant à un film parlant d’un nouveau genre.

Un si doux visage est un film noir, dramatique qui aborde des thèmes chers à ce genre que sont le passé hanté et le cauchemar fataliste.

Ce film nous invite à pénétrer en un territoire étrange, onirique, dans une histoire unissant deux êtres que tout sépare, créant en eux un sentiment de fatalité, de nostalgie désolée découlant de leurs impossibles aspirations.

Diane a tout d’un personnage de tragédie, d’opéra, “ange luciférien“ qui mène la danse jusqu’à en mourir. Capable de se comparer à une sorcière, “j’ai garé mon balai en face“, elle crée un climat fantastique et hypnotique, un sentiment d’envoûtement, de possession.

Franck et Diane sont incapables de se trouver en symbiose et c’est ce « défaut d’accord qui conduit à un dérèglement progressif  de l’équilibre de leur monde jusqu’à ce que la mort seule intervienne pour les réunir définitivement ».

L’esthétique musicale :

Ces différentes réflexions vont générer une écriture musicale qui tendra à s’appuyer sur le caractère fantastique de ce film en développant une esthétique répétitive pour participer au caractère hypnotique de ce film. Le concept de défaut d’accord, cette incapacité à être en symbiose évoquée précédemment sera un élément déterminant dans le choix du matériau compositionnel. Les moments délirants s’appuieront quant à eux sur une esthétique atonale.

La nomenclature instrumentale :

Il s’agit d’une création musicale pour  deux sopranos, un ténor, un baryton basse :

Ces quatre voix fonctionneront en miroir aux quatre personnages principaux du film à savoir, Diana, Franck, Charles et Catherine Treymane.

Les percussions classiques du fait de leur singularité participeront à l’étrangeté du film. Elles tendront à renforcer, de par leur “africanité“ l’aspect fantastique de l’intrigue et ses références au sortilège.

L’écriture sonore s’appliquera à accentuer le caractère dangereux des automobiles, arme(s) du (des) crimes.

–       Composition musicale, conception, adaptation : Christian Girardot

–       Composition électro-acoustique, mixage et diffusion : Daniele Segre Amar

–       Sopranos : Dragana Serbanovic, Karine Sérafin

–       Ténor : Stephan Orly

–       Baryton : Xavier Bazoge

–       Percussions : Joël Lorcerie, Philippe Cornus